Les orchidées du Pérou

vers le mur magique

Ce n'est pas que ça m'enchantait, mais Blandine voulait aller voir des orchidées en vrai, dans la forêt amazonienne, avec les serpents, les araignées et les moustiques tout autour.

Comme elle a réussi à embringuer Cléopâtre avec elle, je n'avais plus qu'à suivre. Ça va être génial : 12 heures d'avion pour y aller, avec deux décollages et autant d'atterrissages (du moins, j'espère) et idem pour revenir, des vols en petit avion au dessus de la Cordillère des Andes et des précipices à chaque coin de chemin ...
Mais la perspective de visiter le Machu Pichu, ça vous dope la motivation et ça vous réduit le stress illico ... enfin, jusqu'au pied du pic, mais ça, c'est déjà la suite de l'histoire.

Trouver une personne fiable pour organiser un tel voyage, presque "à la carte", n'a pas été facile. Un premier ne nous paraissait pas plus sérieux que le mec de l'agence de Zagora (voir "Méharée au Maroc"). D'ailleurs, il n'a plus donné signe de vie rapidement.

Lors d'une expo sur les orchidées, nous avons été mis en relation avec un club d'orchidophiles. Du coup, nous nous sommes fait des amis avant même de partir. Des gens sympas, et possédant une expertise en matière d'orchidée assez impressionnante. Des gens qui se mettent à parler latin à la vue de la moindre feuille d'orchidée !

Un petit coup de stress deux semaines avant le départ : le guide qui doit nous accompagner sur place et faire les réservations nous claque dans les doigts ! et nous avons déjà acheté nos billets d'avions (:-(( ... Rebelotte : l'aventure marocaine ressurgit dans nos mémoires ...

Et puis tout s'arrange. Ou presque ! Car c'est maintenant Sarkozy qui s'y met : en ne voulant pas négocier sur les retraites et en méprisant les grévistes, il arrive à un durcissement tel qu'à quatre jours de partir, il n'y a plus de carburant dans les aéroports et une 7e journée de manif est annoncée pour mardi, jour de notre départ ... Moi qui ai toujours peur de rater l'avion, je suis servi (:-(( Il n'y a plus qu'à se la jouer zen ... et à attendre.

 



 

Lundi 18 octobre.

Pour l'instant, ça va. La grève reconductible des employés de la SNCF ne nous a pas posé de problèmes. Le TGV était bien là. La pénurie de carburant ne semble pas affecter l'aéroport d'Orly. Quant à la grève à la RATP, elle ne touche que les RER : "trafic normal dans le métro et dans les bus", qu'ils ont dit hier à la radio.

Soirée de décontraction à Paris avec les "jeunes" : spectacle de Didier Porte, toujours aussi corrosif, et resto japonais, toujours aussi bon.

Mardi 19 octobre.

Journée pleine de rebondissements ! Tout commence bien, pas trop de stress ... et puis nous apprenons qu'un départ sur deux est annulé à Orly ... Comme nous avons l'habitude d'être dans la mauvaise moitié dans ces cas-là, on la sent mal, la journée.

Métro tranquille, y compris le changement à la gare de l'Est. Nous arrivons de bonne heure à Denfert Rochereau. Les navettes pour Orly fonctionnent sans problème : les bus sont là et peuvent rouler. Nous pouvons donc manger un couscous avant de partir pour Orly. Sans trop s'attarder quand même car le passage du cortège de la manif est prévu pour 15h sur la place. Et puis, on aimerait savoir dans quelle moitié se trouve notre avion, celle qui décolle ou celle qui reste au sol.
Arrivés à Orly, nous faisons une "petite" queue devant le bureau d'Ibéria et nous sommes fixés : pour une fois, nous faisons partie de la bonne moitié !
Il n'y a plus qu'à attendre l'embarquement. Les amis arrivent, ça permet de trouver le temps moins long.

Bon, trois vols de suite, ça veut dire trois décollages et, en principe, trois atterrissages ... super !

Mercredi 20 octobre.

Les vols se sont déroulés sans problèmes. Des places plus grandes que mes fémurs, des atterrissages en douceur, une escale à Madrid qui ne nous a pas paru trop longue. Mais à Lima, une surprise nous attend : la huitième passagère, que nous devions retrouver à l'aéroport, n'est pas là, et au lieu de prendre un vol pour Cuzco, nous prenons un taxi pour un hôtel de Lima. Nous ne partirons que demain à trois heures du matin ! Le spectre de l'agence de Zagora réapparaît, plus réel que jamais.

En attendant, nous allons pouvoir faire un vrai somme et visiter un peu cette ville qui paraît énorme, sale, oppressante. Nous traversons de nombreux quartiers aux maisons (et parfois même aux rues) surveillées par des vigiles, protégées par d'énormes barreaux, voire même par des clôtures électriques et des caméras. Tous les Péruviens ne doivent pas être aussi sympathiques qu'on le prétend.

Nous tentons une sortie dans le centre historique, où nous retrouvons la huitième personne, qui était bel et bien à l'aéroport ! Premier couac de notre guide qui, d'ailleurs, n'a rien à voir avec celui qui était prévu mais dont l'incompétence ferait mourir de jalousie "l'Homme en Bleu" de Zagora. Les bâtiments sont très intéressants. Nous visitons le monastère de San Francisco et ses catacombes. Nous finissons dans un bon restaurant pour déguster des plats typiques. Beignets de poissons, crustacés et yucas. Succulent ... et plus que copieux. Fait exceptionnel pour ceux qui me connaissent, je cale !

Jeudi 21 octobre.

Levée des corps à deux heures et quart pour prendre l'avion qui nous emmène à Cusco à quatre heures et demie. Blandine a droit à une fouille en règle de son sac à dos car le scanner a détecté une arme ! Il s'agit d'un canif faisant également office de fourchette et de cuillère que nous avons oublié dans une pochette du sac et qui a passé sans encombres les douanes d'Orly et de Madrid ... On ne demande pas au douanier si c'est le canif ou la fourchette qu'il considère comme dangereux car il n'a pas l'air commode.
Sur la piste, Jean-Paul est tout heureux de voir un Boeing 737. Il n'en avait plus vu à Paris depuis belle lurette ! Sauf que c'est l'avion qu'on prend ...

L'arrivée à Cusco marque le véritable début de notre voyage, plein de surprises, de rebondissements et de plaisir intense. Un voyage inoubliable tant pour les vieilles pierres que pour la nature.
Et puis, il y a les rencontres avec des Péruviens, charmants, toujours prêts à nous aider, à nous renseigner.
"Pérou" est synonyme de  "pays riche". Il l'est, non pas pour l'or, que les Espagnols ont volé depuis longtemps, ni pour les civilisations précolombiennes, que ces mêmes Espagnols ont entièrement détruites depuis aussi longtemps, mais pour la qualité des relations que l'on peut nouer avec les Péruviens au hasard des rencontres.

... Quant à la guide, nous l'avons remerciée très rapidement et nous nous sommes débrouillés par nous-mêmes. De toute façon, pour ce qu'elle nous apportait ...

 

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