Samedi 24 janvier 2015.                                      Jaipur la rose

  

Bien que nous ne changions pas de ville aujourd'hui, nous nous levons de bonne heure, sans doute pour ne pas perdre l'habitude. Les Indiens ont inventé beaucoup de choses, mais pas la grasse matinée !

Nous traversons Jaipur dans des rues moins encombrées à cette heure matinale. Nous nous arrêtons devant le Palais des Vents (Hawa Mahal, datant de 1799), immense façade où les femmes du Maharadja Sawai Pratap Singh pouvaient se distraire un peu en regardant la foule dans les rues sans être vue, puis nous partons pour Amer, à quelques km de là, l'ancienne capitale entourée d'un rempart de 12 km de long.

Au bord du lac sacré, nous prenons un éléphant pour monter à la citadelle. Le début du parcours se passe bien, nous sommes ballotés de gauche à droite mais rien de bien méchant. ça se complique quand nous commençons à monter : nous sommes au bord du vide, bien au-dessus de la rambarde et à chaque fois que nous sommes ballotés, j'ai l'impression qu'on va sauter dans le vide ! Je demande au cornac de faire marcher son pachyderme de l'autre côté du chemin, mais c'est la voie des éléphants qui redescendent ... Il finit par trouver un endroit pour me déposer et je termine à pied, en compagnie d'un emm... qui veut absolument me vendre des miniatures à un prix exorbitant. J'en viendrais presque à regretter l'éléphant !

Le reste de la visite est presque habituel maintenant : temple de Kali, bâtiments grandioses aux décorations somptueuses. Nous passons de cours en cours et de surprises en émerveillement. J'imagine la tête que devaient faire les premiers Européens qui sont venus ici à l'époque de la magnificence des maharadjas !

   

 

Nous mangeons dans un restaurant luxueux, face au palais d'été construit au milieu du lac sacré. A quelques mètres de la rive, deux hérons crabiers nous regardent prendre nos photos sans inquiétude : ici, les oiseaux sont les véhicules des dieux.

L'après-midi est consacré à Jaipur, dont les rues ont retrouvé leur activité exubérante. D'abord le City Palace, et son observatoire astronomique, Jantar Mantar ("instrument de calcul" en sanskrit), construit par Jai Singh, un maharadja féru d'Astronomie, à partir de 1728. Les instruments monumentaux sont impressionnants par leur ingéniosité et leur gigantisme ; cadrans solaires (dont un de 30 m de haut qui donne l'heure à la seconde près), calendriers solaires, zodiaques, astrolabes et j'en passe.
Le City Palace par lui-même est plus classique. Une partie privée est habitée par le jeune maharadja actuel et une autre est transformée en musée : garde-robe des ancêtres du seigneur local, armes, le tout dans un dédale de cours et de salles toutes plus belles les unes que les autres. Nous pouvons admirer la première voiture fabriquée par Tata (et qui fonctionne encore, notamment quand le maharadja reçoit des officiels) et deux énormes bonbonnes de plusieurs milliers de litres : le maharadja de l'époque ne buvait que de l'eau du Gange et lors d'un déplacement à Londres, il avait emporté ses deux gourdes, en somme ...

   

     

A la sortie du palais, nous prenons des rickshaw, bicyclettes aménagées pour le transport de deux passagers. Le pauvre conducteur se retrouve avec 160 kg derrière lui (et pas de dérailleur) au milieu d'une foule hétéroclite de piétons, tuk-tuk, voitures, camions, éléphants et autres véhicules divers. A chaque côte, nous avons mal pour lui, alors nous nous concentrons très fort pour essayer de peser moins lourd mais la lévitation, ça ne fonctionne pas toujours bien et 160 kg, même concentrés, c'est toujours 160 kg. Jaipur est comme toutes les villes indiennes que nous avons visitées : grouillantes de monde.

   

A la nuit tombée, nous repartons pour l'hôtel en nous arrêtant pour la dernière visite de la journée : un temple de Shiva. C'est un bâtiment moderne qui date de 1981 et qui a été payé en grande partie par un riche commerçant soucieux de se faire un bon karma dans cette vie-ci. Parmi les sculptures, nous remarquons Marie, le Christ, Moïse et Saint Antoine ... Il n'y a vraiment rien de tel qu'une religion polythéiste pour nous rappeler ce qu'est la tolérance. A l'intérieur, un prêtre officie devant des fidèles pendant qu'un autre fait résonner un gong sous un rythme envoûtant. Des oiseaux volent ici et là, ajoutant un caractère bucolique à la scène. Nous rentrons fourbus mais contents pour dîner à l'hôtel, mais aussi pour préparer nos valises car demain, nous partons de bonne heure ...

   

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