Sur les crêtes du Haut-Jura.

Le mont Sâla

mardi 11 septembre 2018.

Compte-rendu de Francis

Il fait beau. Un peu frais, mais très beau. Petit déjeuner au chalet et nous prenons les voitures pour rejoindre Bois d’Amont à quelques kilomètres des Rousses. Bruno nous décrit la rando : le matin, nous montons (presque) tranquillement jusqu’au mont Sâla à environ 1500 m, soit 400 m de dénivelé, ensuite c’est repas tiré du sac et redescente vers les voitures, tranquilles.

C’est le 2e jour, nous commençons à nous faire aux côtes mais c’est quand même dur pour certain(e)s d’entre nous. Bruno, sympa et attentif à son groupe, en bon professionnel, nous propose souvent des arrêts pour que le groupe se recompose. Les carlines sont délaissées, trop courantes maintenant. Nous voyons de nombreux champignons différents. Les paysages sont magnifiques et au sommet du mont Sâla, nous découvrons la chaîne des Alpes, du massif des Écrins au sud jusqu’à la Jungfrau au nord, en passant bien sûr par le Mont Blanc, les aiguilles du Midi, les grandes Jorasses, le Cervin, l’Eiger et la Munch. Les hirondelles tourbillonnent autour de nous et nous voyons même quelques papillons pendant le pique nique.

Ensuite, c’est la redescente. Les paysages sont toujours aussi beaux et l’après-midi s’annonce agréable. Elle l’est … sauf pour Lydia qui se tord la cheville et ne peut plus marcher. Il reste un peu plus d’un kilomètre à descendre. Nous décidons de la porter à tour de rôle, c’est difficile, mais c’est possible si on se relaie assez souvent. 1km200 plus bas, tout le monde est heureux de retrouver les voitures.

Aux Rousses, après plusieurs appels téléphoniques, un médecin accepte de la recevoir. C’est bien une entorse. Nous rentrons au chalet. Le directeur n’est pas content et nous interdit de boire notre champagne dans ses locaux, alors nous boycottons son bar et partons sur un parking voisin pour boire notre boisson préférée.

Retour à l’hôtel. Ce soir, c’est lentilles –saucisses de Morteau, un régal. Ensuite chacun a quartier libre, beaucoup optent pour un tournoi de boules. Nous revenons à la chambre pour un lecture-dodo bien mérité.


Sauvetage en montagne


 

   


En haut du mont Sâla, sur fond de Mont Blanc

         

Compte-rendu de Blandine

Réveil en trompette qui dure car j’ai du mal à stopper ce charmant tintamarre. Nous n’avons toujours qu’une demi-heure pour déjeuner car nous partons à 8h45 en voiture pour notre point de départ. Aujourd’hui, nous montons sur le mont Sâla avec 500 m de dénivelé car il est à plus de 1500 m. L’ascension est plus raide qu’hier. Heureusement nous grimpons dans la forêt, par moment déboisée par des moines d'autrefois pour créer des pâturages.

Aujourd’hui, nous sommes sur territoire français avec des propriétaires suisses, alors qu’au chalet, nous sommes sur territoire suisse avec des propriétaires français. Comme nous sommes sur une zone très réglementée pour sauvegarder la faune tel que le grand tétras, nous sommes censés rester sur les chemins existants sous peine d’amende de 500 €, mais comme notre guide est français et que de plus il a grandi dans ces lieux, il fait quelques entorses au règlement. Le paysage est magnifique, nous rencontrons pas mal de champignons dont quelques lactaires délicieux sous épicéas (donc moins bons) mais aussi de magnifiques amanites tue-mouches en pleine expression de bonne santé. Pour monter, nous avons parfois des pierres et des racines mais rien de comparable à la descente. Dans les alpages, c’est superbe, un tapis vert agrémenté de quelques fleurs, de champignons parfois aux couleurs vives, de rochers par ci par là pour casser la monotonie et aussi de grands épicéas d’un vert plus sombre apportant de l’ombre bienvenue.

Nous atteignons le sommet  vers 12h15, pas déçus car en face, nous avons la ligne des Alpes, le Mont Blanc bien au centre. Nous ne sommes pas seuls, des Suisses qui s’incrustent pour bavarder avec certains d’entre nous, des petits jeunes que nous avions déjà vus dans la montée et bien d’autres encore. Pique nique là-haut sur ce mont Sâla, en face des Alpes, sous un soleil de plomb. Beaucoup d’entre nous ont pris des coups de soleil, même nous qui avons la peau brunie.

La descente, au début, est un peu difficile : descentes, montées, puis un plat à travers les alpages sur un chemin étroit avec de petites pierres instables et des racines. Lydia, une petite femme prudente, se fait une entorse sans raison apparente. Nous commençons par lui mettre de la glace et lui donner des granules d’arnica et nous terminons par une grosse bande adhésive fournie par Dédé, notre Mac Gyver national. Nous repartons mais Lydia clopine très lentement. Dédé finit par la persuader de monter sur son dos et Francis prend le relais quand Dédé n’en peut plus, mais la descente est vraiment très raide, parsemée de pierres instables. Finalement, les deux Pierres finissent par soulager un peu Dédé et Francis. Nous arrivons sans encombre  à la voiture et plus vite que le reste du groupe ! Nous filons chez le médecin aux Rousses mais là, grande déception, il y a peu de médecins et ils ne sont pas disponibles. Nous nous rabattons sur la pharmacie où Lydia peut enfin recevoir les premiers soins puis, pour nous remettre de nos émotions, nous allons prendre un verre. Là, ô miracle, un médecin nous appelle : il a eu un désistement et peut recevoir Lydia. Elle en est quitte pour une belle entorse, avec une radio de vérification à faire dans deux jours. Il ne faut vraiment pas avoir une urgence sérieuse dans ce village qui est pourtant une station de sport d’hiver assez importante.

Nous rentrons au chalet pour une douche et l’apéritif de l’autre côté de la route, sur un grand parking qui accueille les camping-cars. Repas excellent au son de la cloche et retour à la chambre pour dormir. Une bonne journée nous attend demain.

page précédente

 

page suivante