En remontant le Rhin, de Coblence à Mayence

 

Mercredi 23 juillet 2014

Nous quittons Lahnstein toujours aussi tard. Les mauvaises habitudes sont maintenant bien en place … Nous partons pour St-Goarhausen, mais avant nous devons aller à Villendar pour les différentes vidanges et pour acheter un peu de provisions. Nous repérons un Lidl. La disposition est la même qu’en France, les produits toutefois un peu différents (les goûts des Allemands sont un peu différents des nôtres). Arrivés à la caisse, gros problème : la caissière nous refuse notre carte internationale. J’ai beau lui expliquer presque calmement que je paye avec partout dans le monde, y compris au fin fond de l’Amazonie ou du Sahara, rien n’y fait. Je la plante là avec notre caddie plein en lui disant que je n’ai pas de liquide pour la payer, en pensant que la perspective de tout remettre en rayon va peut-être la décoincer, rien à faire. Amis camping cariste, si vous allez en Allemagne, prévoyez du liquide si vous voulez manger, les banques sont frileuses …

Nous allons ensuite directement au pied de la Lorelei, endroit magique, paysage grandiose. Une statue, bien plus récente que la légende, marque l’endroit. Au pied de la fameuse falaise, le Rhin fait un coude étroit et serré, ce qui provoque des remous assez impressionnants, sans empêcher la navigation, bien sûr, on n’est pas sur une cataracte du Nil non plus. La légende raconte qu’autrefois, une jeune fille très belle et peu vêtue chantait avec une très jolie voix depuis le rocher, si bien que les marins regardait la jeune fille et non les récifs, avec les conséquences fâcheuses que cela provoquaient sur la coque de leurs bateaux … Haaa !, ces hommes !

Le parking est très en pente alors nous allons en ville, sur les bords du Rhin, avec une belle vue sur la statue de la Lorelei. Goar était un moine connu dans la région pour sa grande droiture. Droiture n’est pas forcément synonyme de raideur, puisqu’il résista aux tentations de la Lorelei et que cette résistance fit même disparaître la jeune femme. Si l’on continuait à sanctifier tous les gens qui empêchent les filles dénudées de se baigner, le paradis serait vite saturé, mais le monde serait bien triste !

Jeudi 24 juillet 2014

Nous nous levons un peu plus tôt que d’habitude car nous devons prendre le bateau de bonne heure : 10h10 … La nuit a été relativement bonne, on entend très bien les trains, les bateaux ne passent pas non plus discrètement et le voitures ne semblent pas prendre beaucoup de précautions pour limiter vitesse et bruit, mais quand on est camping cariste et que l’on dort un peu n’importe où (si c’est autorisé), il ne faut pas être trop regardant sur la qualité du silence.

Aujourd’hui, nous prenons donc le bateau pour remonter le Rhin jusqu’à Kaub et visiter quelques villages le long du fleuve. Nous arrivons un peu plus tôt à l’embarcadère pour demander quelques infos supplémentaires. La dame qui s’occupe du kiosque est charmante, très souriante et s’exprime parfaitement en anglais. Hier, elle a été dévalisée de ses carte postales avec les poèmes « Die Lorelei » et de ses livres de légendes rhénanes en français par un car de touristes de l’Hexagone. Dommage !

Nous avons pris lunettes de soleil et bouteilles d’eau car il fait un soleil de plomb.

   

Nous allons comme prévu à Kaub. Le village présente peu choses à visiter et pendant midi, c’est pire encore. Au milieu du Rhin se dresse le fameux château Pfalz, en forme de bateau à l’étrave tranchante, château qui n’a jamais été pris pendant 650 ans et qui servait à lever des droits de passage aux bateaux qui remontait ou descendait le Rhin. Le village est le siège de mines d’ardoises réputées depuis 1355, ce qui lui a valu sa prospérité. C’est aussi l’endroit choisi par Blücher pour faire traverser le fleuve à l’armée prussienne, grâce à un pont de péniches. Après avoir ainsi faussé compagnie à Grouchy, il a pu rejoindre Wellington et Napoléon à Waterloo pour mettre un terme à la bataille du même nom.

Nous reprenons le bateau pour redescendre le Rhin, en s’arrêtant à Oberwesel, charmant village dominé par son château et de nombreuses tours, puis en ralliant St Goar, juste en face du village où nous sommes garés. Nous commençons à explorer le village malgré un orage qui gronde. Nous avons juste le temps de traverser la rue principale, prendre en photo le château qui domine le village, nous trouver un café pour y déguster une glace et siroter un cappuccino quand il se met à pleuvoir intensément. Glace et cappuccino sont consommés à l’intérieur après un repli forcé et nous attendons 40 minutes avant de regagner l’embarcadère. Nous attendons le bateau en discutant avec une dame charmante qui nous montre l’ancien embarcadère. Elle n’aime pas le béton du nouveau et encore moins l’abatage des arbres pour la construction de la piste cyclable. Le bateau arrive et nous rentrons enfin au camping car qui n’a pas subi de dégâts avec l’orage (nous pensions avoir laissé un cabochon ouvert …).

Le temps s’est remis et nous dormons avec le camping car grand ouvert (moustiquaire fermée quand même !)

     

Vendredi 25 juillet 2014.

Cela fait deux jours que nous sommes au même endroit. Le bruit, on aime ça !

Ce matin, nous ne traînons pas car nous partons pour Mainz et nous voulons visiter la ville après avoir laisser le véhicule au terrain de camping, havre de verdure en pleine ville et en bordure du Rhin. Comme d’habitude, notre GPS essaie de nous faire suivre un itinéraire bizarre et prendre le bac, mais il finit par nous amener au terrain de camping et c’est tout ce qu’on lui demandait. Le terrain est cher, mais il est calme, propre et ombragé.

Nous partons pour le centre ville en passant des ponts et des passerelles plus ou moins supportables pour Francis. Nous visitons le musée Gutenberg qui présente, entre autres, les deux premières bibles de l’imprimeur et son atelier. Malheureusement, tous les commentaires sont en allemand, dommage.

En sortant, une mauvaise surprise nous attend : le ciel s’est obscurci et nous avons laissé le cabochon du camping car ouvert. Nous repartons au pas de course, avec l’orage qui nous encourage en grondant de plus en plus fort.

   

 

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