Éphèse

Vendredi 24 février.

Après la journée d’hier assez décevante, nous partons faire une petite promenade le long de la plage puisque notre départ de l’hôtel est prévu à 10 h.

A Selçük, nous passons devant la basilique de Saint-Jean où l’évangéliste est enterré et nous visitons la mosquée d’Isa Bey, juste à côté. Au loin se dresse une colonne, seul vestige du temple d’Artémis. Quand on voit ce qui fut un des plus beaux bâtiments du monde (une des sept merveilles du monde), on ressent le même sentiment que dans la palmeraie qui s’étend à la place de Memphis : l’Homme et son œuvre sont bien peu de choses face à la nature et au temps. C’est folie de croire que nous laisserons une trace immuable.

Visite d’une joaillerie. Même décor que l’an dernier. Une première grande salle, une seconde salle, une troisième pour ceux qui aurait oublié d’acheter  dans les deux premières, une salle de verroterie pour les fauchés et la sortie pour les rescapés. Anniversaire de nos 40 ans de vie commune oblige, nous nous arrêtons dans la première salle …

 

L’après-midi, nous allons à Ephèse. Après coup, je pense que c’était une mauvaise idée : nos futures visites de ruines gallo-romaines vont paraître bien fades maintenant !

Je n’ai jamais vu autant de vestiges de cette qualité et en aussi bon état qu’ici … sauf bien sûr à Karnak.

Nous cherchons le tombeau d’Arsinoé, la sœur de Cléopâtre. L’Octogone est difficile à trouver car ce n’est pas un monument majeur du site. Bien qu’il soit indiqué sur les plans, on passe facilement devant sans le voir.

La bibliothèque de Celsus n’a pas volé sa réputation. Elle est magnifique avec ses dimensions en trompe l’œil.

Nous ressortons du site vers 18h30 après un tour sur les gradins du théâtre de 24.000 places, les yeux pleins des images de cette antique capitale.

 

Ephèse est située au pied de la montagne Pion d’un côté et de la montagne des rossignols (mont Coressos) de l’autre. C’est peut-être de là que vient la croyance selon laquelle les appeaux auraient été inventés ici … toujours est-il qu’il est célèbre, l’appeau d’Ephèse … et cher  J  J.

Il y a eu en réalité 5 villes successives. La première aurait été fondée par les Amazones et elle tirerait justement son nom d’Ephèse, la reine des Amazones.


un bas relief racontant cette légende

La deuxième ville aurait été créée par Androclès, fils du roi d’Athènes. Venu à Delphes consulter l’oracle, celui-ci lui aurait prédit qu’un sanglier et un poisson lui indiqueraient l’endroit où fonder sa ville. Débarqué en Asie Mineure, il aurait demandé à ses hommes de faire cuire les poissons qu’ils venaient de pêcher. Un poisson aurait alors sauté du feu vers un fourré d’où un sanglier se serait enfui. Androclès se serait alors élancé à sa poursuite et aurait décidé de construire sa ville à l’endroit où avait succombé le sanglier.


Des dizaines de chats peuplent les ruines.
 


Gravée sur une dalle de la rue, une publicité pour le lupanar d'en face ...datant de l'époque.


Du haut de son perchoir, Athéna écoutait les explications du guide.


Un jeu (Backgamon ?) gravé sur une dalle de la rue.

Après avoir été occupée par Crésus, c’est au tour des Perses d’en devenir les maîtres, avant d’en être chassés vers 330 par Alexandre qui fait restaurer le temple d’Artémis et rétablir l’ordre hellénistique.

La troisième ville est fondée par Lysimaque, compagnon d’Alexandre.

La quatrième ville est chrétienne, avec la dernière demeure de Marie, au sommet du mont Coressos et la basilique de Saint-Jean. Les premiers chrétiens y seront persécutés et les survivants se vengeront en détruisant nombre de bâtiments.

La cinquième ville est byzantine. Le temple d’Artémis sert alors de carrière de pierres. Les éléments architecturaux sont réutilisés sur place ou à Constantinople.

A l’arrivée de Seldjoukides, Ephèse n’est plus viable : trois tremblements de terre l’ont détruite, le port est bouché par les alluvions du fleuve et la mer a fait place à un immense marécage où règne la malaria.

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