Le sommeil, cette nuit, n'a pas été encore vraiment au rendez-vous : le vent soufflait par rafales, le double toit mal fixé venait frapper bruyamment la toile par à-coups, mais la fatigue ne se fait pas sentir. Départ à 9h00. Tout le monde est en forme, même Catherine qui était malade hier.
A midi, toujours ce paysage de vallée agrémentée d’îlots de calcaire très blanc couvert de sable ocre.
Le repas est toujours sous forme de mézzé : ratatouille, piperade, concombre en salade et thé menthe. Sieste jusqu’à 15h00. Chacun vaque à ses occupations : écriture, lecture, sieste en plein soleil. A l’ombre, le vent souffle et il fait froid.
« Yalla ! » Départ pour 1h30 environ de marche. Toujours cette vallée avec des monticules aux formes si diverses et blanches. Chacun donne libre cours à son imagination pour distinguer des objets ou des personnages dans les masses dressées.
Nous arrivons de bonne heure au campement. Nous mangeons notre petit gâteau et nos cacahuètes, nous savourons de petits verres de thé à la menthe ou de karkadé, au choix. Le ciel est couvert de nuages, le vent souffle. C’est tout un sport pour installer les tentes, elles ne demandent qu’à s’envoler. Difficile de trouver un endroit plat et à l’abri du vent. Soudain, une tente dans les airs, suivie de cris de surprise. Nous nous installons près de Michel, sur un terrain en pente qui se révèlera aussi très dur (bonjour la nuit en perspective !)
Puis rassemblement autour du feu avec démonstration de cuisson de morceaux de poulet au feu de bois. Mansour est expert : il surveille et dès qu'une flamme se forme, il jette de l'eau sur le feu. Le repas est toujours aussi copieux : soupe (pommes de terre et carottes) avec un 2e ou un 3e service si on le désire. Mansour nous a fait croire que « carrefour » signifiait « encore » en égyptien et du coup, nous gardons l’expression.
Nos accompagnateurs sont très serviables, dès que nous avons une difficulté, avec la tente par exemple, ils viennent à notre secours. Ils cherchent vraiment toujours à nous faire plaisir. Ils sont toujours de bonne humeur.
La nuit est moins froide. Après le thé, nous discutons un peu. Hani nous retrace l’histoire de l’Égypte de l'Antiquité à nos jours. Jonathan a un petit lexique et nous essayons d’apprendre quelques mots arabes. C’est vraiment très difficile à retenir et à prononcer.
Quand Cambyse est devenu pharaon, après avoir envahi l’Egypte, il a décidé de détruire le temple de l’Oracle d’Amon, dans l’oasis de Siwa, la plus à l’ouest. Il a donc envoyé une armée de 30.000 hommes dans le désert libyque. Malheureusement pour lui (et pour eux), cette armée s’est perdue dans la grande mer de sable. Personne n’a jamais revu un seul de ces soldats, sauf peut-être des archéologues italiens qui pensent avoir retrouvé dernièrement des vestiges de cette armée fantôme ... mais pas de survivants (:-).
